Cela fait 2 ans que nous sommes rentrés... le temps de mettre au propre tous nos croquis de voyage, et de s'amuser à faire une petit vidéo ! Cliquez juste en dessous sur "carnet de voyage animé" pour la découvrir ! N'hésitez pas à la partager ! Et si vous avez un ami éditeur de carnet de voyage, faîtes nous le savoir, on l'invitera à déjeuner pour lui présenter la version papier !!
Et puisque vous avez été sages, voici un petit extrait du livre à feuilleter tranquillement au coin du feu, histoire de vous donner envie !
Dans cet ouvrage de 130 pages, nous vous livrons nos aquarelles, nos notes, nos impressions, nos meilleures anecdotes, nos croquis. NON, nous n'avons pas tout raconté dans ce blog. Bien des surprises vous attendent dans ce livre !
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Vous ne savez pas quoi faire dimanche soir ? Pourquoi ne pas changer des films habituels, pour prendre un bon bol d'Asie, de bonne humeur et de rencontres ?! 4 mois après notre retour, le temps de trier les 128 heures de rush (plus de 5 jours, oui oui !), nous vous proposons cette vidéo plus longue que d'habitude, qui retrace une année de voyage et de rencontres ! N'hésitez pas à la partager autour de vous ! Un petit mot de 5 lettres, qui pour nous veut dire tellement... Aujourd'hui nous voulons vous le dédier.
Merci à nos familles. Non seulement, vous nous avez laissés partir (le projet aurait moins bien marché en Auvergne...), mais surtout vous nous avez fait confiance, vous nous avez encouragés et soutenus dans les moments plus les difficiles. Merci à toute l'équipe d'Enfants du Mékong. La première fois que nous vous avons rencontrés, nous étions sous le charme... La deuxième fois, aussi. Et après un an ? Toujours ! Vous nous avait fait confiance, en nous laissant une grande liberté, nous permettant de donner le meilleur de nous même pour les enfants d'Asie ! Merci à Françoise. En plus de nous avoir encouragé et fait de la pub, tu as été d'une inventivité et d'une efficacité infatigable pour concevoir les fiches pédagogiques, toutes plus réussies les unes que les autres ! Ton dynamisme est un vrai exemple pour nous ! Merci à tous les professeurs et directeurs. Vous nous avez impressionnés par votre motivation, par votre imagination, et surtout par votre enthousiasme contagieux. Vous avez su motiver vos élèves et leur transmettre des valeurs de solidarité. Merci aussi pour vos adorables messages d'encouragements, qui ont donné du sens à ce que nous faisions. Merci à tous les élèves. Vous vous êtes donnés à fond pour vos filleuls par vos nombreuses actions solidaires, mais aussi par vos lettres, vidéos et photos ! De futurs volontaires bambous ? Merci à tous les parents d'élèves qui ont participé aux actions solidaires de leurs enfants. Merci aussi d'avoir été si nombreux à nous suivre de chez vous et à nous encourager. Merci à tous les nouveaux parrains ! Vous nous avez fait bien rire avec vos défis (surtout APRES les avoir réalisé), et vous nous avez permis de nous surpasser ! Merci de soutenir tous ces enfants. N'hésitez pas : partagez la joie d'être parrain à vos amis, collègues, facteurs, voisins, animaux de compagnie, etc. Merci à tous les volontaires bambous. Vous nous avez accueillis, avez planifié nos rencontres avec les filleuls, nous avez faits découvrir vos petits coins de paradis, vos bons plans. Vous avez été des clés essentielles pour nous permettre de comprendre les pays. Votre investissement et votre professionnalisme ont été des exemples pour nous ! On vous dit à plus en France ! Merci à tous les responsables de programme : En plus de donner sans compter votre temps et votre énergie pour les enfants, vous nous avez accueillis (parfois recueillis !), et avez organisé les rencontres des filleuls ! Sans vous, rien n'aurait été possible. Merci à nos hôtes, à toutes les personnes qui nous ont accueillis sur le long chemin, en France ou en Asie. Vous nous avez ouverts votre porte et votre cœur ! A nous de faire en sorte que notre future maison soit aussi accueillante ! Merci aux innombrables inconnus qui nous ont offert un verre, un repas, de l'eau, un sourire, des toilettes, un pouce levé, une assistante technique... Vous n'aviez absolument aucun intérêt, mais vous l'avez fait, simplement, naturellement. C'est encore hallucinant, parfois incompréhensible pour nous ! Une belle leçon que vous nous donnez ! Merci à nos musiciens préférés, Martin et Rémi, pour ces musiques au top pour nos vidéos ! Vous avez donné le La, nous poussant à faire des images à la hauteur de votre talent. Merci à toutes délégations Enfants du Mékong. Nos vidéos sont à votre disposition, pour vous aider dans votre travail remarquable ! Merci à mes anciens élèves et leurs parents. Du compteur kilométrique, en passant par la gourde, les couverts, la boussole, la trousse à pharmacie, tous vos cadeaux nous ont été vraiment très utiles et m'ont permis de me souvenir de tous ces bons moments passés avec vous ! Quel plaisir de savoir que vous nous suiviez, grâce à vos messages d'encouragement ! Merci à tous nos collègues, pour vos messages d'encouragement et pour votre amitié ! Et même si les défis nous ont fait perdre toute crédibilité professionnelle, ce sera un plaisir de vous retrouver ! Merci à tous nos amis, et à vous tous que nous connaissons ou non de nous avoir suivis, de nous avoir encouragés ! C'était un vrai bonheur de partager cette aventure avec vous ! A nous de donner au moins autant que nous avons reçu... même si la barre est très, très haute ! Derrière ce titre un peu foireux, qui fera sans doute bidonner tous les amateurs de grecs ancien (15 personnes en France), se cache notre arrivée au Delta du Mékong, la destination finale de notre voyage asiatique ! Découvrez la traversée du sud Vietnam en tandem, pour arriver là où le grand fleuve rejoint l'océan. Après 12 000 Km, cela nous laisse un peu rêveurs... Une borne. Une borne kilométrique. Une borne, dressée sur le bord de notre route, semble nous attendre, impassible. Une borne comme nous en avons dépassé des centaines, des milliers même. Mais cette borne a une résonance particulière. Elle comporte l’inscription : “Hô Chi Minh City : 96 Km”. Dans moins de 100 bornes, nous atteindrons Hô Chi Minh City. C’est d’Hô Chi Minh, ex-Saigon, que décollera notre avion, le 3 juillet prochain. Alors forcément, cette borne a des allures de France… Elle nous regarde autant que nous la regardons. Avec sa petite tête bornée, elle nous pose des questions. Des questions simples, évidentes, auxquelles nous ne savons pas répondre. Comme ces questions d’enfants, qui mettent les adultes dans l’embarras par leur naïveté. -Et après ? Nous demande la borne. Sans moi, la borne sur votre chemin, votre chemin ne sera-t-il pas borné au train-train quotidien ? Nous avançons. Un kilomètre plus loin, rebelote. La borne suivante porte la même inscription, avec un kilomètre de moins au compteur. -Comment allez-vous témoigner de tout ce que vous avez vécu ? Nous demande-t-elle. “Hô Chi Minh City, 90Km”. -Comment donner autant que vous avez reçu ? “Hô Chi Minh City, 80Km” -Sentez-vous venir le décalage avec la société de consommation européenne ? “Hô Chi Minh City, 70Km” -Quelle sera votre réaction dans 300Km, lorsque vous serez arrivés au bout de la terre, au delta du Mékong ? A 50Km, la borne se penche à mon oreille, et me glisse : -Et ta recherche de boulot, Xavier ? Ca avance ? Dans quel domaine ? Une fois en poste, comment appliquer ce que tu as appris ici ? Alors, on regrette d’avoir démissionné ? Là, elle dépasse les bornes. Ne nous sommes-nous pas déjà assez projeté ? Entre la préparation de la rentrée pour Caroline, en poste à Tours l’année prochaine, l’achat de nos billets d’avion et le paiement de nos impôts, la France nous a rappelé à l’ordre jusqu’au fin fond du Vietnam ! Nous comptons bien profiter pleinement de ces trois dernières semaines, et les vivre au jour le jour. Comment nos jambes pourraient-elles pédaler si nos têtes sont déjà parties ? D’ailleurs,“Partir” ne signifie pas grand chose, pour nous qui “partons” depuis un an. Tous les jours, nous partons, tous les jours, nous quittons des personnes, des lieux. Tous les jours, nous partons à l'aventure. Nous ne rentrons pas, nous repartons pour une nouvelle aventure, que nous voulons aussi palpitante que celle que nous vivons. Pédaler solidaire pendant un an ? Pipeau et compagnie ! Le vrai défi, c’est d’avancer solidaire toute une vie. C’est de trouver l’aventure dans chaque moment du quotidien. Pourquoi rencontrer à l’autre bout du monde si l’on ne peut pas le faire dans son quartier ? Être solidaire en France ? Bien sûr : des milliers de parrains donnent chaque mois, et nous avons pu constater à quel point ils changent la vie des enfants pauvres d’Asie. Ce sont eux les véritables héros, les aventuriers du quotidien. Il nous reste 3 semaines d’Asie, et des dizaines d’années d’ailleurs ! Alors,nous dépassons les bornes sans plus les écouter, profitons de ces dernières semaines asiatiques et continuons sur le chemin de la liberté. Bientôt fini, le voyage ? Non. Il ne fait que commencer ! Deux petits "mais qu'est-ce donc ?" pour le prix d'un !! Comme toujours, vous découvrirez l'origines de choses ou de produits que vous utilisez au quotidien... sans savoir d'où ils viennent ! Pour retrouver tous les "Mais qu'est-ce donc ?", cliquez sur la catégorie correspondante à droite de cet article !
Petit guide pour mieux comprendre le nom de votre filleul... ou pour en apprendre un peu plus sur les prénoms asiatiques !
Tout d'abord, un constat : les prénoms sont très peu utilisés en Asie du Sud-Est. La plupart du temps, on utilise les termes de la famille pour designer l'autre. Plutôt que "Robert", " Jeanne" ou "Totor", on dira " grand frère ", " Tante" ou "grand-père"... Même si Robert Jeanne et Rotor ne font, vous l'aurez compris, pas du tout partie de la famille. Pour appeler l'autre, il est donc important d'estimer son âge, et d'employer le juste terme. On ne sera pas surpris également que l'une des premières questions que nous posent ceux que nous rencontrons est "Quel âge avez-vous ?" avant même "Comment t'appelles-tu" ! Cependant, pour des raisons notamment administratives, il est important que chacun ait un patronyme. Et c'est là que l'on s'y perd parfois un peu... Au Cambodge, on utilise surtout le prénom. Comme en France, designer quelqu'un par son seul nom de famille peut être assez péjoratif. En revanche, on ajoutera volontiers "Monsieur" ou "Madame" devant le prénom. On dira donc "Bonjour Monsieur François", ou "Bonjour Madame Simone" (à supposer bien sûr que l'on veuille dire bonjour à François ou Simone). A noter que les noms et prénoms n'ont été imposés que récemment (au XIXe siècle, pendant le protectorat) et l'importance du nom est donc nettement moins marquée. Il est par exemple assez fréquent qu'un enfant change de nom après avoir été malade ou après un accident, afin de tromper les esprits ou de conjurer le sort... En Thaïlande et au Laos, on peut noter la grande importance du surnom. Le surnom est généralement choisi par les parents (en accord avec l'astrologue) dès la naissance de l'enfant. Il est moins formel que les noms et prénoms, mais il est tout le temps utilisé. Il est par exemple courant que des collègues ou des camarades de classes ne s'appellent que par leur surnom, au point même d'ignorer le véritable prénom de ceux qui partagent leur quotidien ! Exemples de surnoms : Big (si l'enfant était gros à la naissance), Pink, Muu ("cochon"), Bank, etc. Ce surnom avait à l'origine pour but d'éloigner ou de tromper les mauvais esprits. Ainsi au Laos, il est classique de donner des surnoms féminins à de jeunes garçons (et vice versa), ou à donner des prénoms péjoratif. Ainsi, si vous parrainez un petit "Bak Mèn", littéralement "qui pue", sachez que cela n'a rien à voir avec son odeur ; ce n'est qu'une stratégie, certes surprenante, mais classique au Laos, pour tromper les esprits ! Pour les personnes issues de minorités ethniques, il faut en plus de ces 3 patronymes (nom, prénom, surnom) ajouter un prénom propre à leur ethnie. Ainsi, quand nous étions chez les karens en Thaïlande, nous avions bien du mal à retrouver notre filleul, entre son nom, son prénom, son surnom et son nom karen ! Au Vietnam, les noms sont généralement en 3 parties : le nom de famille, le nom intermédiaire, et le prénom (généralement dans cet ordre là). À noter qu'il y a moins de 200 noms de famille au Vietnam, et que plus de 50% des Vietnamiens s'appellent Nguyen. Le nom intermédiaire est généralement Thi pour les femmes et Van pour les hommes. Enfin, le prénom signifie généralement des noms de fruits, des fleurs ou de vertus. Si votre filleul porte un 4e patronyme, comme " Antoine" ou "Paul", il s'agit du prénom de baptême. Il est en effet d'usage pour les familles catholiques (en majorité au centre du pays) de choisir un prénom du calendrier chrétien au baptême de l'enfant. Ce prénom n'est cependant jamais utilisé, et parfois même oublié avec les années ! Encore plus compliqué ? Certains parrains ont constaté des changements d'orthographe dans les noms ou prénoms de leur filleul. La raison est en fait assez simple : les thaïs, les laos et les khmers n'utilisent pas le même alphabet que nous, et certaines lettres n'ont aucun équivalent (l'alphabet thaï a par exemple 44 consonnes) ! Il n'y a donc pas UNE bonne orthographe, mais uniquement des " transcriptions" qui peuvent varier suivant le bambou ou le traducteur des lettres ! NB : Allez voir dans les autres rubriques, il y a de nouvelles photos, de nouvelles aquarelles, des filleuls rencontrés et plein de défis relevés ! Ca y'est, nous avons franchi la barre des 10 000 Km ! Sans votre soutien, nous ne serions peut-être pas arrivés jusque là, alors nous vous disons 10 000 mercis de nous soutenir comme vous le faîtes ! "Ah, enfin un article sur la nourriture !" Véritable fierté, mystère insondable pour beaucoup, part élémentaire de la culture, la cuisine asiatique n'a pas fini de nous étonner ! En dormant chez l'habitant, nous sommes tributaires de leurs habitudes alimentaires, parfois un peu différentes des nôtres... alors, tant pis si les croissants du petit déjeuner sont remplacés par un ragoût d'écureuil, où si la viande de ce soir n'est pas du bœuf mais du chien... Voici un tour d'horizon des cuisines du Vietnam, Laos, Thaïlande, Cambodge et Malaisie, en vidéo (une vidéo que nous préparons depuis notre départ il y a bientôt 8 mois, donc vous serez priés de la savourer !!) Les TOP : Notre classement des pays d'Asie du Sud-Est, de la meilleure nourriture à la moins bonne : 1) Thaïlande et Vietnam : difficile de les départager, tant leurs plats nous ont régalés 3) Malaisie 4) Laos 5) Cambodge Les plats qui nous ont fait fondre Et en vrac : les pad-thaï (Thaïlande, nouilles sautées à l'oeuf, aux crevettes et aux pousses de soja), les beignets en tous genres, les gaufres à la coco râpée au Cambodge, les jus et smoothies aux mangues et fruits de la passion, le crabe au poivre de Kampot (Cambodge)
Le TOP 3 des plats les plus mauvais d'Asie (selon nous) : 1) L’œuf de 100 jours : un œuf couvé et chauffé, que 'on mange avec son fœtus de poussin...on n'a pas réussi ! 2) Les gâteaux à la durian (un fruit asiatique ultra odorant, et au bon goût de camembert sucré et aillé...) 3) Les gelées chimiques en dessert (partout) Bon appétit ! De Dien Bien Phu à la baie d'Halong en passant par le plus haut col du Vietnam, des Hmongs aux Viets en passant par les Laos, voici le récit de nos 2000Km au nord du Vietnam ! Vous l'aurez compris, le but de notre voyage n'est pas de faire du tourisme. Malgré cela, Notre route coupe parfois celle des grands circuits touristiques. Cela nous réjouit parfois, nous effraie souvent, nous pose questions à chaque fois... Notre premier arrêt touristique fut à Siem Reap, où nous avions trois jours à attendre avant le défi du Mékong. Une bonne occasion de visiter les temples d'Angkor. Une foule de touristes dans des temples datant du IXème siècle. Nous sommes éblouis par ce site archéologiques absolument splendide. Et pourtant... Pourtant, entre les temples, quand nous voyons ces jeunes enfants qui vendent des peintures, de l'eau, des bracelets, ou tout ce qu'ils peuvent vendre, notre mission pour Enfants du Mékong revient au galop. Et alors qu'ils nous déballent leurs phrases apprises par cœur : "Hello, where do you come from ? From France ? Bonjour, La capitale de la France est Paris." nous ne pouvons nous empêcher de nous poser nos propres questions. Quel avenir pour ces enfants ? Si les touristes, attendris par ces petites têtes brunes, ne leur achetaient rien, ils ne seraient probablement pas là... L'équation est simple : tant que des touristes continueront à acheter, leurs parents (ou souvent la "mafia" qui les utilise), continueront de les envoyer vendre. Comment les aider alors ? Au Cambodge comme ailleurs, le parrainage via Enfants du Mékong aide les familles à acheter les fournitures scolaires et l'uniforme, mais compense aussi la perte de revenus provoquée par l'envoi de l'enfant à l'école. Alors en arpentant les ruines, nous pensons à ces enfants, en espérant que, comme des centaines d'autres au Cambodge, ils auront un jour l'opportunité de reprendre un chemin normal pour leur âge : celui des écoliers. Nous ne parlerons pas ici de l'état des ruines, qui se dégradent chaque année sous les pieds des touristes, mais cela pourrait être également un débat intéressant. Quelques mois plus tard, nous nous arrêtions à Luang Prabang, l'ancienne capitale du Laos. Arrêt un peu forcé par nos freins défaillants, qui nous donnent l'occasion de passer 3 jours dans l'ancienne capitale. Luang Prabang est connue pour l'aumône des moines. Chaque matin les moines défilent dans les rues, recueillant les offrandes des fidèles. Le spectacle de ces robes orange-vif est magnifique...ou plutôt était. En effet, ce ne sont plus les fidèles, mais bien des milliers de touristes en short qui achètent de la nourriture pour les tendre aux moines, et avoir ainsi 'THE photo' ! Évidemment, le but étant d'avoir la photo du moine le plus près possible, certains touristes allant jusqu'à bloquer la file de moines pour prendre une photo en ultra gros plan. La deuxième attraction est la visite de villages alentours, peuplés de minorités ethniques. "Vous verrez plusieurs minorités en une journée. 3+1 bonus !" proposent certains tours !" Vous verrez comment ils vivent, leurs habits, vous pourrez même partager un verre d'alcool local avec eux, etc..." C'est tout juste s'ils ne proposent pas de leur jeter des cacahuètes, lors de ces véritables visites de zoos humains, pour certains tours. Certains habitants sont même devenus dépendant à l'alcool ou à l'opium. Évidemment le touriste ne boit qu'une fois, n'essaie la pipe d'opium qu'une fois ; l'habitant, lui, le fait à chaque passage de touristes... Nous croisons un couple de français très sympathiques et commençons à discuter. Ils nous racontent leur déception : faute de bus, ils n'ont pas pu aller dans un "petit village magnifique sans aucun touriste où les habitants n'ont, d'après le guide du routard, jamais vu d'appareil photo. "Ca avait pourtant l'air tellement typique et authentique, nous expliquent-ils. Leur conclusion nous achève : "En plus, depuis ce matin, on a croisé plusieurs touristes qui y sont allés cette semaine, et ils nous ont tous dit que c'était génial !"... ..." N'est ce pas le propre d'un tour bien organisé, de faire croire que chacun est unique ? Comment concilier tourisme et développement durable ? Le passage de ces groupes de touristes dans les villages apporte une source de revenu considérable pour les habitants. Certains touristes laissent un dollar à chaque enfant qu'ils prennent en photo ; en 5 photos, le gamin a récolté plus d'argent que son père qui a travaillé 10 heures à la rizière. 'argent ramené est parfois géré collectivement, permettant un développement intelligent du village : électricité, routes, écoles... Mais la société de consommation, soeur jumelle du développement, apporte également son lot de nouveaux besoins ; dans un village karen pourtant sans électricité, Justin Bieber rugissait dans le portable dernier cri de certains ados. Ceux-ci étaient tous fiers de nous montrer leurs photos glanées sur internet, en prenant soin de tourner leur portable lorsqu'il s'agissait de photos pornographiques. Le tourisme de masse nous choque dès que nous y sommes confrontés. Nous sommes conscients de la chance que nous avons, de pouvoir partager des moments authentiques sans l'intermédiaire d'une agence ou d'un guide, de pouvoir partager le quotidien des familles qui nous accueillent sans l'intermédiaire de l'argent. Chance aussi de passer en vélo dans des lieux où le tourisme est inexistant. Mais nous sommes bien conscients que si tout le monde faisait comme nous, cela ne pourrait pas fonctionner. Nous avons souvent en tête cette phrase échangée de nombreuses fois entre backbacker : "il faut se dépêcher d'y aller, avant que ça devienne trop touristique." Ne faut-il pas y entendre plutôt "Gâchons-le vite nous même avant que les autres ne nous le gâchent" ? "Ça ne dérange pas trop, il n'y a presque pas de touristes". Mais le tourisme de masse n'est-il pas la somme de milliers de touristes isolés dont nous faisons partis, que nous le voulions ou non ? Pourtant, nous sommes convaincus que le tourisme est aussi une chance, une ouverture sur le monde, une ouverture aux autres, un choc culturel bénéfique pour tous, à condition de respecter quelques règles, que nous nous efforçons et nous efforcerons de suivre pour nos futurs voyages : se renseigner sur la culture du pays avant de partir pour en respecter les règles élémentaires (tenue vestimentaire, politesse, etc.), refuser les tours ne respectant pas l'environnement ou les habitants, même si cela implique de voir moins de choses, choisir le tourisme durable, le tourisme qui respecte les populations, les fait participer, le tourisme qui protège l'environnement, le tourisme parfois un peu plus long, un peu moins photogénique, mais tellement plus durable et respectueux. Nous avons conscience d'être, nous aussi, deux des touristes qui font la masse, deux des touristes qui ont envie de découvrir, de prendre de jolies photos, de vivre des moments authentiques, de rencontrer. Alors, à chaque lieux touristique, nous nous posons cette question : comment découvrir, et partager sans abîmer ? La question est toujours ouverte, et nous serons ravis si vous nous partagiez vos expériences, vos résolutions et vos conseils ! A vous de jouer ! NB : De nouveaux défis ont été relevés, vous pouvez voir le résultat ici ! Et pour ceux qui se posent des questions sur le parrainage, notamment suite à notre précédent article, n'hésitez pas à aller voir les questions du jour : Comment est géré l'argent d'EdM, Comment sont choisis les filleuls, etc. Traverser le nord du Laos en tandem, en dormant chez l'habitant, ça veut dire vaincre les montagnes et les routes pourries, surmonter des ennuis techniques, apprendre à parler khamu, faire l'offrande du matin avec les moines, retrouver des restes de la guerre du Vietnam... et bien d'autres péripéties ! Découvrez cette aventure en vidéo ! Et il y a aussi du nouveau dans les autres rubriques : du carnet de voyage, des photos, et même de nouveaux défis relevés ! "Tant qu'il y a des freins, il y a de l'espoir !" C'est notre leitmotiv depuis un bon mois. Lundi 30 mars. Nous sommes en pleine montagne, perdus au milieu du Laos, et nous n'avons plus de freins. Ni à l'avant, ni à l'arrière. Depuis plus d'un mois, nos freins font un bruit bizarre. L'autopsie est sans appel : les patins sont usés, et accusent le coup après plusieurs milliers de kilomètres et un bon nombre de descentes. En théorie, ce n'est pas un problème : changer des patins n'est qu'une formalité, même pour les deux cancres du bricolage que nous sommes. Mais au moment de passer à l'acte, tout se complique ! Ironie du sort, les patins de rechange que nous trimbalions assidûment depuis 6000Km ne rentrent pas : ce n'est pas le bon modèle ! Nous tentons alors d'en trouver sur place: Udon Thani, Sukkothai, Chiang Mai, Chiang Rai, les grandes villes se suivent, mais les magasins de vélo se ressemblent, et leur réponse est partout la même : nous n'avons pas ce modèle ! Quelle étrange idée ont eu les fabricants de tous faire des modèles différents, incompatibles entre eux ? Pour les néophytes, un patin de frein, c'est cela. C'est moche, ça ne brille même pas, ça ne joue pas de violon et ça ne se mange pas, alors ça peut paraître inutile. Mais plus les pentes sont raides et plus nous constatons que ça ne l'est pas ! Car pour arrêter un tandem de 160Kg lancé à vive allure dans des pentes à parfois plus de 25% (oui oui !), il faut de bons patins... Il y a 3 semaines, alors que nous nous apprêtions à traverser notre seconde chaine de montagne, un réparateur nous propose d'inverser les patins : le patin arrière, le plus usé, va à l'avant, et vice et versa. C'est astucieux, car nous freinons principalement du frein arrière, plus puissant et plus sûr. Une bonne idée, jusqu'à ce fameux lundi 30 mars, où le frein arrière commence de nouveau à montrer des signes de faiblesse. Nous sommes au nord du Laos, l'une des régions les moins peuplées d'Asie du Sud-Est. Voilà deux jours que nous grimpons, et sommes enfin arrivés au col le plus élevé. Le paysage est grandiose : de la montagne à perte de vue, et aucun signe d'habitation, à part quelques petits villages kamus perchés sur les crêtes. Mais au beau milieu de la descente, un bruit vraiment alarmant se fait entendre. Nous stoppons net, et il était temps : le patin a complètement explosé : était-il mal remis ? Est-ce la chaleur, la pente ? Peu importe. Nous n'avons plus de frein, ni à l'avant ni à l'arrière, et sommes à plus de 30Km de toute route carrossable. C'est bête, après deux jours de montée, nous espérions enfin pouvoir profiter de la descente... Celle-ci s'avèrera un vrai calvaire ! Caroline, à l'arrière, retient le tandem avec une étoffe qu'elle passe autour de sa taille, tandis que Xavier, à l'avant, dirige la bête en retenant de toutes ses forces, le tout sous un soleil de plomb. Après plusieurs kilomètres d'une épuisante descente aux enfers, un inespéré pick-up vient abréger nos souffrances. C'est donc motorisés que nous nous rendons à Luang Prabang, la principale ville du nord du Laos. NB : Nous referons cette route en sens inverse à vélo pour nous rendre au Vietnam, donc non, nous n'avons pas triché !! A Luang Prabang, nos espoirs de trouver la pièce manquante sont nuls. Nous étudions les possibilités d'envoi depuis la France : 3 semaines en moyenne, 2 en payant des fortunes... comment allons-nous rattraper ce retard ? C'est un mal pour un bien, car nous sommes ravis de pouvoir prendre quelques jours de repos, mais pestons à l'idée de ces précieuses semaines qu'il nous faudra rattraper... c'est compter sans l'ingéniosité des Laotiens ! Là où nous pensions "comment et où trouver la bonne pièce ?", un laotien a posé la bonne question, la seule qui compte vraiment, à savoir : "comment réparer les freins ?" Et c'est ainsi qu'un mécanicien de génie nous a créé deux sets de patins tout neufs à partir de ceux que nous avions en stock (mais qui ne rentraient pas, si vous avez suivi !) 5 heures de travail plus tard, le test est concluant : les freins fonctionnent comme au premier jour ! Nous remercions chaleureusement notre sauveur, et remontons en selle. Le Vietnam n'a qu'à bien se tenir. Lundi, nous reprenons la route !! Il est 17h. Nous finissons une grosse journée de montagne, qui conclut notre traversée de la Thaïlande d'ouest en est. A quelques kilomètres se dessine la frontière Birmane. Nous savons qu'il nous reste au moins une dizaine de kilomètres à parcourir avant le prochain village, où nous comptons passer la nuit. Mais soudain, à travers l'étroit bosquet de bambous qui borde la route, nous apercevons des habitations. La ville, car c'en est une, est magnifique. Une multitude de maisons en bois défient la gravité, leurs pilotis ne reposant que sur des pentes abruptes. Les toits, se dessinent sur la montagne. Ici, pas de tôle ondulée, tous les toits sont faits de larges feuilles sêchées. Quelques habitants déambulent au milieu des petites ruelles. Nous reconnaissons des birmans au tanaka sur leur visage, cette pâte jaune servant à la fois de crème hydratante et de protection solaire. L'endroit est magnifique ! C'est magnifique, mais quelque chose ne va pas. Pourquoi ces airs gênés ? Pourquoi ces barbelés ? Une malaise s'installe alors, face à cette ville n'apparaissant sur aucune carte. Nous tentons de nous rassurer : l'entrée doit être un peu plus loin. Effectivement, quelques dizaines de mètres plus loin, une entrée. Devant la porte, se tiennent des militaires ! Nous nous approchons, commençons à entrer. Nous n'avons pas fait 10 mètres que déjà les militaires nous arrêtent. Nous ne le savons pas encore, mais nous venons de pénétrer dans Mae La Camp, le plus grand camp de réfugié karens de Thaïlande. Entre 40 et 50 mille réfugiés karens vivent ici. Les entrées comme les sorties sont sous contrôle militaire. Pour nous un camp de réfugiés était un campement temporaire, une zone de paix, d'aide à une population. Mae La Camp ressemble plutôt à une immense prison à ciel ouvert, et le temporaire l'est depuis plus de 30 ans. Nous continuons notre route, le village nous semble à présent beaucoup moins joli.Une famille nous interpelle pour regarder notre vélo. Quelques sourires sont échangés à travers les barbelés. Mais un policier nous rappelle à l'ordre. Ne leur parlez pas. C'est dangereux ici, allez-vous en ! Qui sont-ils ? Pourquoi sont-ils ici ? Quels drames ont poussés ces femmes, ces enfants à venir vivre ici ? Le soir, sous notre moustiquaire, nous ne pouvons nous empêcher d'aller faire des recherches. Les karens sont une minorité ethnique, vivant de part et d'autre de la frontière thaïlandaise et Birmane. Au XIXeme siècle la Birmanie devient colonie anglaise. La colonisation profite aux karens, qui bénéficient d'un traitement de faveur de la part de l'empire britannique. En 1942, en pleine seconde Guerre Mondiale, les Japonais envahissent la Birmanie. Alors que la BIA (Armée pour l'Indépendance Birmane) voit dans cette invasion un moyen d'obtenir l'indépendance, les karens se rangent au côté des britanniques pour combattre les japonais et les birmans. On comprend alors, après l'indépendance du pays en 1948, la haine des birmans vis-à-vis des karens, haine qui va rapidement tourner au génocide suite à la prise de pouvoir d'un régime militaire. Aujourd'hui, la KNU (Union Nationale Karen) tente tant bien que mal de protéger les quelques territoires karens de Birmanie. A chaque nouveau raid de l'armée birmane, des centaines de civils karens sont déplacés. Ils tentent de trouver refuge dans la jungle pour échapper au pillage, aux viols et aux violences gratuites des militaires birmans. Les plus chanceux d'entre eux parviennent à franchir la frontière et à rejoindre l'un des camp de réfugiés. Quel avenir pour ces réfugiés ? Les années passent, et le risque est grand de faire de ces personnes des prisonniers de leur situation d'assistés. Comme au temps de sa création, Enfants du Mékong agit dans les camps de réfugiés, et fait un pari audacieux : c'est l'éducation qui permettra à ces populations de se forger un avenir meilleur. Sur une école du camp, il est écrit "Pour changer de monde, l'éducation est l'arme la plus puissante." C'est l'école qui permettra à ces enfants, dont même les parents sont nés dans ces camps, de retrouver une place honorable dans la société, quand la situation politique se sera améliorée, quand les forces au pouvoir cesseront de les balader comme des marionnettes. Enfants du Mékong agit également dans les villages karens voisins. Le lendemain, nous rencontrons Phasin, dans le petit village karen de Poblaki, où sa famille vit depuis des générations. Phasin n'est donc pas réfugié. Il a la nationalité thaï, bien qu'il revendique son appartenance au peuple karen, avec sa langue et sa culture. La famille de Phasin est pauvre, mais vit dans un village qui respire le grand air, sans barbelé, au milieu des montagnes et des rizières. Nous découvrons alors les karens sous un angle différent. Pour eux, l'accueil de l'étranger est au centre de la culture. Un simple tour dans le village de Poblaki, et nous sommes déjà invités par 5 familles différentes. Un café, un soda, un repas : en plus de nous inviter chez eux, ils insistent pour nous offrir quelque chose ! Comment ces gens qui n'ont rien sont-ils si généreux ? -C'est notre tradition, nous explique un jeune couple, après nous avoir offert un sac en tissu et une jupe pour Caroline. Nous le faisons par plaisir, tout simplement. Nous sommes vraiment heureux de vous recevoir. Les karens, peuple aux multiples facettes, connaîtront-ils un avenir aussi généreux ? Trouveront-ils un jour, pour les accueillir une terre aussi hospitalière que l'est leur tradition ? Traverser le nord de la Thaïlande en tandem, c'est affronter les montagnes, ses routes difficiles et épuisantes. Mais c'est aussi partir à la rencontre de minorités ethniques et sortir des sentiers battus... Il y a aussi, des nouvelles rencontres de filleuls (dont Phasin, petit garçon Karen), des nouvelles questions du jour, de nouvelles photos, des nouvelles actions dans les écoles et une nouvelle fiche pédagogique ! Alors foncez voir aussi les autres nouvelles catégories !
Joyeux 1er Avril à tous ! Saurez-vous deviner ce qui se cache dans ces sacs ? Comme chaque épisode de "Mais qu'est-ce donc", il s'agit de quelque chose de très, très connu, mais dont on ne connait pas toujours l'origine... Une Saint Valentin pas comme les autres, des fêtes traditionnelles merveilleuses, des cérémonies Kamus, des joies, des galères... Venez découvrir en images notre remontée du Sud du Laos Il y a aussi plein de nouveautés à aller voir dans le carnet de voyage, les actions des écoles, les défis, la question du jour et les rencontres des filleuls ! Mais qu'est-ce donc ? Cette fois-ci, ce n'est pas un bruit de chèvre mais bien autre chose ! Mettez votre idée en commentaire si vous le souhaitez et découvrez la réponse en images ! PS : Vous pouvez retrouver tous les "Mais qu'est-ce donc" en cliquant tout simplement dans la rubrique "Mais qu'est-ce donc?" !
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Octobre 2017
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