L'argent au Cambodge ? C'est un peu compliqué...
Une petite vidéo qui explique en deux minutes la crise de 97, le régime Khmer rouge, la puissance du dollar par rapport au Riel, et les glaces à la vanille... Asie-cyclette l'a faite pour vous !
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De la visite d'une grotte en passant par les plantations de poivre et la déforestation... venez découvrir avec nous l'est du Cambodge !
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En Asie du Sud-Est, les règles de politesse sont différentes ! Nous vous avons préparé un petit quiz, basé sur notre expérience chez l'habitant. Rassurez-vous, nous non plus, au début, n'étions surement pas très polis...
Alors, à vous de jouer ! Serez-vous l'invité modèle ou le dernier des malotrus ? Sopheap, 25 ans, étudiant au centre Mérieux (Interview de janvier 2015) "Mes premiers souvenirs remontent à 1993, alors que j'avais 4 ou 5 ans. Le Cambodge venait de sortir de la guerre civile. La guerre avait tout détruit ! Je suis né dans le village de Prey Vèng, deux semaines à peine après le retour de ma famille du camp "Site B", où elle avait été évacuée. J’ai quatre frères et quatre sœurs. Moi, je suis le sixième. Mes frères et sœurs ont tous abandonné l'école. Personne n’a pu aller plus loin que le grade 7 (5ème). Sauf moi. Voici pourquoi, voici mon histoire. J'ai rapidement quitté ma famille. Ma mère avait attrapé la fièvre. Un soir, mon père, complètement ivre, l’a frappée jusqu’au coma. Alors que je le suppliai d'arrêter, il me lança violemment contre un pieu. Je n'ai survécu que grâce à l'intervention de mes oncles et tantes , alertés par le bruit. Dès le lendemain, je partis vivre avec eux. Mes espoirs de pouvoir enfin étudier furent rapidement déçus. Tous les jours, avec un petit paquet de riz, je devais aller dans la forêt pour garder les buffles, alors que les autres enfants, dans leurs beaux uniformes, allaient à l’école. Je mourrai d'envie de faire comme eux. Deux années s'écoulèrent. Un soir, je demandai à ma cousine, dont le mari est professeur, si elle pouvait me montrer des livres d'école. Et tous les soirs, à la lueur d'une bougie, j'apprenais seul à lire et à écrire. Voyant ma persévérance, ma cousine accepta de m'inscrire à l'école. Je rentrai en grade 2 (CE1) à 12 ans. Je faisais deux fois la taille des autres élèves, j'avais honte de mon retard. Travaillant dur, je sautai facilement des classes. En grade 7 (5e), j’ai commencé à apprendre l’anglais deux heures par jour, soient 600 riels (15 centimes). Mais après trois mois, ma famille n'avait plus de quoi payer les cours...Nous n’avions plus de riz, de sel, de sucre pour manger ni d’huile pour allumer les lampes de la maison ! Je me posais la question : pourquoi apprendre? Qu’est-ce que cela apporte à ma famille ? Un homme de mon village me proposa alors de partir avec lui et quelques autres en Thaïlande, ou l'argent était facile, me disait-il. Je décidai d’aller avec eux. J’avais alors 17 ans. Avant mon départ, ma mère me demanda une dernière fois si j'étais sûr de ma décision. Je lui ai répondu que c'était là le seul moyen de sauver la famille. Alors, elle a sorti de sa poche 100 mille riels, (25$) qu'elle me donna. "Maintenant, je n'ai vraiment plus rien", me dit-elle. Et, montant dans le camion qui me séparai d'elle, je fondis en larme. A peine étions nous arrivés en Thaïlande que notre camion fut arrêté par des policiers, qui confisquèrent tout notre argent et tous nos biens. Sans rien d'autre que nos vêtements, nous avons erré de village en village, dormant n'importe où, et volant quelques fruits dans les jardins pour survivre. Après une semaine de vagabondage, nous arrivâmes à une sucrerie où, d’après le chef du groupe, nous devions travailler ! Si nous étions heureux de pouvoir enfin travailler, nous avons vite déchanté ! Nos journées de travail commençaient à 14h et finissaient à 6h du matin ! Nous étions payés une misère, j’étais épuisé, j’avais très faim. Un mois après, j’ai trouvé un nouveau travail. C’était une scierie. Le salaire augmentait, mais le risque aussi. Je maniais une énorme scie mécanique. Les accidents étaient fréquents. Puis, je travaillai dans une usine alimentaire, où le patron nous traitait comme des esclaves ; contraints de travailler jour et nuit, ceux qui pensaient à s’enfuir étaient menacés de mort. Je ne pus m'en sortir que grâce à un couple de Khmers vivant en Thaïlande. Découvrant ma situation, ils acceptèrent de m'aider. Ils m'aidèrent à trouver un nouveau travail, où je pus enfin toucher un salaire décent. Un jour, je demandai un congé pour retourner voir ma famille au Cambodge. Ma mère fondit en larme en me voyant arriver. Tout le monde me croyait mort, je n'avais pas donné de nouvelles depuis plus d'un an ! Je décidai alors de reprendre mes études, et de ne pas retourner en Thaïlande. Mais une fois de plus, l'argent commençait à manquer. Un ami du collège, Sopha, me conseilla de contacter l'association Enfants du Mékong. Je m'inscrivis au concours, que je passai avec succès, et un parrain me fut attribué, grâce à qui je pus continuer mes études. Tout avait changé ! Je vis maintenant au foyer d'étudiants de Phnom Penh, tenu par Enfants du Mékong. Grace au parrainage, je suis en 3ème année d'université. Dans un an, je serai professeur de mathématiques. Une nouvelle vie commencera alors pour moi, où, à mon tour, je pourrai aider ceux qui en ont besoin."
De 7 à 77 ans, Enfants du Mékong a changé et change des vies ! Voici trois témoignages de personnes aidées à des âges différents !
Le soleil rougit, et descend petit à petit. Nous sommes au beau milieu d'un parc national, cela fait une heure que nous roulons et pas une maison à l'horizon. Pourtant, nous sommes bien loin de la jungle décrite par Rudward Keepling dans le livre de la jungle. A perte de vue, de la cendre, des souches, des arbres coupés et des champs de manioc. Xavier me propose : -Peut-être vaut-il mieux nous arrêter maintenant et monter notre campement avant que le soleil ne soit complètement couché ? J'appuie sur les pédales encore plus fort, je n'ai aucune envie de dormir au milieu de nulle part, et surtout pas envie de m'éloigner de la route. En effet, ici au nord du Cambodge, terrain non cultivé égal terrain potentiellement miné. On le sait, on le voit tous les jours, les mines font encore des ravages. Cela me fait peur. Mais quelques minutes plus tard, au loin, des toits apparaissent. Je suis soulagée. Il faut encore trouver la force de demander, mais je sais qu'on ne dormira pas dehors ce soir. Une maison en bois nous attire plus que les autres, on ne sait pas vraiment pourquoi. Peut-être parce qu'un troupeau d'enfants y jouent et y rit ! Peut-être parce qu'elle fait un peu plus que le 15 mètres carrés moyens des habitations de la région. Peut-être aussi parce qu'elle ressemble vraiment à une maison et non à un poulailler ou à une cabane de jardin. Peut-être enfin parce qu'une femme nous lance un "hello", agrémenté d'un beau sourire. Nous nous arrêtons devant elle, et entendons déjà les rires des enfants et les sifflements admirateurs des voisins. Xavier part à la charge ; l'exercice est difficile : malgré la barrière de la langue, il faut arriver en un temps très court à expliquer notre projet et à demander l'hospitalité. Ici, vit une femme et ses 5 enfants... Sa réponse est oui. Elle a répondu sans réfléchir, naturellement. Le oui est sorti tout seul, comme si la question ne se posait même pas : je peux vous aider, alors je le fais. Mais au bout de quelques minutes, nous sentons une gêne s'installer. -Vous savez, pour nous il n'y a pas de problème mais.... mais nous n'avons pas de douche, ni de toilette... La maison n'est pas belle, et elle est toute petite. Elle n'est pas faite pour accueillir des 'barang" (=des occidentaux). Ici, le "barang", le blanc, est considéré autrement. Le blanc, a besoin de confort. Le blanc ne peut pas survivre sans électricité, sans son papier toilette, sa douche chaude et son wifi. Le blanc doit prendre des médicaments spécifiques. Il ne peut pas manger notre nourriture trop épicée, ne peut pas boire notre eau. Le blanc est un être différent qui a besoin de plein de trucs pour survivre. Alors forcément, cela les surprend quand nous disons que nous pouvons faire comme eux ! Nous finissons de les convaincre que nous pouvons vivre comme eux, à coup de "baan" (oui, on peut) et de "at mian panihaa" (il n'y a pas de problème). Petit à petit, l'atmosphère se détend, mais nous sentons encore une petite gène... -Etes vous sure que tout va bien ? C'est le voisin, qui vient à la rescousse : -Ma voisine est très gênée. Elle aimerait vous offrir le repas, mais elle n'a pas assez de nourriture pour tout le monde. Elle aurait un peu de riz, mais rien pour aller avec... Voulez-vous qu'elle aille vous acheter quelque chose au marché ? L'incroyable hospitalité des khmers les pousse parfois à nous accueillir "au dessus de leurs moyens". Ne voulant pas abuser, et encore moins mettre sa famille dans une situation gênante, nous dégainons de nos sacoches nos "Mama", les soupes aux nouilles lyophilisées, que nous avons toujours en stock pour ce genre de situation. En voyant notre enthousiasme, contrastant avec nos paquets de nouilles froissés, écrasés et poussiéreux, notre hôte éclate de rire. La soirée peut commencer ! Nous restons un instant assis à coté de la grand-mère, une de ces femmes sans âge que l'on ne rencontre que dans les pays exotiques. Pendant que je tente un croquis, nous apercevons notre hôte qui nettoie la maison pour nous... Nous sommes touchés, et quelque part un peu gênés, par tant de gentillesse et d'attention à notre égard. Le soleil est couché. Nous montons dans leur maison sur pilotis et allumons l'unique ampoule, branché sur une batterie de voiture. Ce soir, nous ne sortirons pas la caméra. Nous ne voulons pas intimider ou gêner nos hôtes, avec cet œil technologique parfois indiscret. Ce soir, ce sera le soir du yukulélé... Les grands yeux noirs des enfants s'écarquillent, les oreilles se tendent ! Le petit dernier lutte, dans les bras de sa sœur, pour garder les yeux ouverts ! Le Yukulélé passe entre les mains des enfants. Puis c'est au tour de Loup et de nos petites marionnettes de faire leur apparition ! Timidement, les enfants commencent à jouer avec nous ! Loup a le droit a de gros câlins ! La maman, avec son magnifique visage, et son sourire doux, nous regarde l'air attendri. Ces moments pourtant si simple révèlent une véritable magie. Puis, c'est le moment des devoirs. Mais pas pour tous ; en effet, l'ainée, malgré ses 14 ans, ne va plus à l'école. Comme souvent dans les familles Khmères, elle est "sacrifiée" pour soutenir sa famille. En travaillant dans les champs, elle permet à ses sœurs d'étudier, et d'espérer un avenir meilleur. Pendant que ses deux sœurs cadettes lisent, elle regarde d'un air mélancolique les photos d'un imagier anglais-khmers avec son petit frère de deux ans. Ces signes ne veulent rien dire pour elle. Elle nous parait si fragile. Lorsque nous nous glissons sous notre moustiquaire (vers... oh la la, au moins 20h30 !!), nous repensons aux enfants parrainés, à ceux qui étudient, qui se battent pour s'en sortir, et à tous ceux qui n'ont pas encore cette chance. C'est pour eux que nous pédalons. Pour ces moments là, pour ces rencontres, pour ces témoignages. Mais le chemin est encore long... Mettez votre idée en commentaire, et foncez ICI pour avoir la réponse ! (Mais pas l'inverse tas de petits malins !)
NB : il y a plein de nouveautés, n'hésitez pas à aller voir les autres rubriques du site dans "en images" Il ne figure pas ou très peu dans nos livres d'histoire. Et pourtant, le régime des khmers rouges à traumatisé une génération entière, et marqué durablement l'histoire du Cambodge. Nous vous proposons ici, dans un article un peu plus profond que d'habitude, de replonger dans l'un des épisodes les plus noirs de l'histoire moderne. Qui sont les Khmers Rouges ? Les Khmers Rouges sont le surnom d'un mouvement politique radical, qui gouverna le Cambodge de 1975 à 1979. Il s'est rendu coupable de Crime contre l'Humanité, en causant la mort de près de 20% de la population de l'époque. Pour comprendre la naissance du mouvement, il faut revenir un peu en arrière. En 1954, le Cambodge devient indépendant. Mais, en ce début de guerre froide, la toute jeune nation subit des influences tantôt communistes et tantôt capitalistes. C'est dans ce contexte que naît l'organisation appelée Khmer rouge. Il ne s'agit au début que de quelques maquisards indépendantistes et/ou communistes, rapidement rejoints par tous les insatisfaits du gouvernement de l'époque. Le jeune mouvement bénéficie alors du soutien de la Chine de Mao Tse Tung. Comment sont-ils arrivés au pouvoir ? Au Vietnam, pays voisin, la guerre éclate. Le Vietnam du Nord, communiste, tente d'envoyer des armes aux rebelles du Vietnam du sud, en utilisant la piste Ho Chi Minh, un ensemble de routes et de souterrains passant par le Cambodge (cela fera probablement l'objet d'un article lorsque nous serons au Vietnam). Pour endiguer le mouvement, l'armée américaine (qui soutient le Sud Vietnam, capitaliste) bombarde massivement (et secrètement) l'est du Cambodge. Ces bombardements, font des centaines de victimes civiles Cambodgiennes, et renforcent fortement le sentiment anticapitaliste. Autant de volontaires pour rejoindre le mouvement communiste des Khmers Rouges. En 1968, les Khmers Rouges lancent une offensive contre le gouvernement Cambodgien. Il ne s'agit au début que de petites opérations, mais qui prennent rapidement de l'ampleur, jusqu'à devenir une véritable guerre civile. En 1975, les Khmers Rouges remportent la victoire, et entrent dans Phnom Penh, la capitale. Ils sont accueillis très positivement par la population, qui se réjouit de la fin des combats. L'armée Cambodgienne se rallie au mouvement, la victoire est totale pour les Khmers Rouges. 1975-1979 : 4 années de cauchemar Le mot d'ordre du jeune gouvernement : le travail. Afin de "ramener tout le monde au vrai travail, celui de la terre", la première mesure des Khmers Rouges est l'évacuation forcée de toutes les villes. Sans aucune préparation, les 2 millions d'habitants de la capitale sont ainsi envoyés en camps de travail à la campagne. Les malades sont sortis de force des hôpitaux, et les citadins qui refusent l'évacuation sont exécutés sur le champ. Plus de 10 000 personnes vont périr lors de cet exode. Toutes les villes du pays subissent le même sort. Petit à petit, des camps de travail s'organisent. Les conditions sont très difficiles : aucune intimité, des rythmes de travail harassants, des portions de nourriture souvent insuffisantes. Les Khmers Rouges sont convaincus qu'il faut oublier le passé pour repartir sur des bases meilleures. L'année 1975 est rebaptisée "Année zéro", et tout ce qui rappelle le temps d'avant l'année zéro doit donc être détruit : les livres, œuvres d'art ou bâtiments anciens sont détruits, ceux qui ont la connaissance (professeurs, médecins, intellectuels) sont exécutés, les enfants sont retirés de leurs parents pour être éduqués dans des centres d'endoctrinement. Les conditions se dégradent rapidement, et une famine s'abat bientôt sur le pays. Pol Pot, alias "Frère numéro 1", le principal dirigeant de l'époque, en profite pour mieux asservir la population. L'Angkar (=organisation, soit le nom que se donne le régime Khmer Rouge) impose des objectifs de production de riz complètement irréalistes. Les purges sont de plus en plus nombreuses, même au sein de l'Angkar, ou de nombreux dirigeants sont arrêtés puis exécutés, après avoir avoué (sous torture) des délits souvent imaginaires. A noter que les Khmers rouges ne disposent d'aucune organisation judiciaire : l'arbitraire des sanctions est donc total. "Papy Soy", que nous avons rencontrés à Sisophon, se souvient de cette époque. "J'étais professeur avant l'arrivée des Khmers Rouges. Lorsque j'ai compris ce qui allait se passer, j'ai fui mon lycée, et caché à tous que j'étais professeur, sans quoi j'aurais été exécuté, comme tous mes collègues. J'ai du travailler très dur dans les camps de travail. Nombreux sont ceux qui sont morts. Mon meilleur ami a été exécuté par les Khmers Rouges. Il avait attrapé la dengue, et à cause de la fièvre, il n'a pas pu aller travailler deux jours de suite. Du coup, il a été condamné à mort." La chute du régime C'est leur haine pour les Vietnamiens qui entraînera la chute des Khmers Rouges. En tentant d'envahir le sud du Vietnam, les Khmers Rouges s'attirent les foudres d'une armée bien plus puissante que la leur. La contre-attaque vietnamienne a lieu au début de l'année 1979, et pénètre en quelques jours seulement dans la capitale, pour y instaurer un nouveau régime, accueilli avec soulagement par la population. Cependant, de nombreuses zones à l'ouest du Cambodge restent sous le contrôle des Khmers Rouges. Ceux-ci reprennent des techniques de guérilla contre le nouveau régime, plaçant notamment des mines anti-personnelles dont les ravages sont encore visibles aujourd'hui. Il faudra attendre les années 90 pour que les Khmers Rouges, affaiblis politiquement et militairement, se décident à signer un processus de paix. Le pays est alors dans un état désastreux, plusieurs centaines de milliers de Cambodgiens sont réfugiés dans des camps à la frontière Thaïlandaise, et aucune structure n'existe réellement. Que reste-t-il des Khmers Rouges aujourd'hui ? Il est difficile d'évaluer le nombre total de victimes du régime Khmer Rouge. Ceci dit, en comptant les exécutions, les victimes de la famine et de l'évacuation forcée des villes, et les massacres dont ont fait l'objet certaines ethnies (comme les Cham ou les Viets), les historiens comptent entre 800 000 et 2 millions de morts, sur une population de 7,5 millions d'habitants. Encore aujourd'hui, seuls 5 dirigeants Khmers Rouges ont été jugés, tous les autres sont encore aujourd'hui des membres, parfois hauts placés, de l'administration ou de l'armée. On comprend donc la difficulté du Cambodge a faire son deuil de cette terrible époque, et la lenteur du pays à repartir sur des bases saines. Peu de Cambodgiens parlent de cet histoire cauchemardesque qui est la leur. Nous n'avons recueillis que très peu de témoignages de cette époque, comme si les souvenirs étaient trop douloureux, comme si la peur d'être dénoncé était toujours présente, comme si quelque part la terreur régnait encore. La société est en manque cruelle de repères, les "enfants du régimes" étant les parents d'aujourd'hui. La culture et l'éducation des jeunes, qu'Enfants du Mékong s'efforce de rendre accessible à tous, accélérera la reconstruction du pays, mais il faudra sans doute encore longtemps pour que les plaies du passé commencent à cicatriser. Sur tous les sites de voyage, on trouve le matériel emporté. C'est toujours sympa de savoir ce qu'il y a dans les bagages de gens, c'est pourquoi nous aussi, nous avons créé notre petite rubrique "Matériel" ! (que nous avons complétée !) Seul petit problème, c'est typiquement la page que l'on créé AVANT le départ. Or, l'intérêt de ces pages, c'est justement de savoir quels sont les bons et les mauvais plans. Qu'est-ce qu'il faut prendre, et qu'est-ce qu'il ne faut pas prendre en voyage. Surtout pour un voyage à vélo, où chaque gramme compte, le matériel est primordial. Voici donc un petit bilan, après 3 mois et 3 pays, sur le matériel que nous avons emporté. Tout d'abord, nous sommes très satisfaits de notre matériel. Très peu de casse, peu d'usure, chacun remplit sa fonction... bref, dans l'ensemble, ça roule ! Les "super bons plans" : -Le tandem ! C'est tout de même l'essentiel : nous sommes très contents de notre tandem. Nous avions pourtant tellement hésité sur le modèle, et il nous a valu de bons moments de stress (voir l'article : "at tamdem moi"). Mais il faut avouer qu'il résiste à tout ce que nous lui faisons endurer. Presque pas de casse pour le moment ,à part un rayon et quelques problèmes de disque (en partie de notre faute, nous l'avons couché dans le mauvais sens...) La béquille n'a pas tenu le coup, c'est selon nous LE gros point faible du vélo, mais ça n'empêche pas d'avancer. Mention spéciale pour les pneus Schwalbe, qui résistent à tout : le verre, les cailloux, les fourmis rouges, la semoule (on y pédale souvent...) Nos sacoches "Ortlieb" répondent aussi à tout ce que l'on attend de la "Deutsche Qualität" ! -Notre tablette, qui nous permet, grâce à une carte sim achetée sur place, d'avoir la 3G presque partout. Pas pour aller sur facebook, bien sûr, mais pour avoir accès à Google Maps, et donc à toutes les petites routes ! Un must, qui nous permet de choisir notre itinéraire au jour le jour sans se préoccuper d'acheter des cartes précises ! -Les pantalons-shorts, qui, bien qu'assez moches, permettent de passer en mode "long" (et donc anti-moustique) en arrivant chez l'habitant, sans se livrer à un strip-tease assez malvenu ! Nos chaussures, bien que premier prix chez un magasin de sport bien connu, tiennent aussi parfaitement la route (entendez par la, la boue, la poussière et les cailloux !) Et maintenant, les mauvais plans ! (oui, parce qu'il y en a quand même !) -le "Savon Magique" ! Il était sensé laver le corps, les cheveux, le linge et même les dents. En fait, il ne lave rien du tout... La formule d'un savon en bloc n'est pas du tout la plus adaptée, et nous sommes passés au gel douche classique, qui finalement lave aussi très bien les cheveux et les vêtements. Quant aux dents, et bien figurez-vous que le dentifrice est une bien belle invention ! (et on en trouve même en Asie !) -Les capes de pluie : elles sont quasiment impossibles à mettre sur un vélo. Et quand on y arrive, on risque de s'emmêler dans les rayons ou dans les freins, ou de faire montgolfière dès qu'il y a du vent. Maintenant que la saison des pluies est passée, ces deux grosses mémères de presque 1Kg à deux (!) vont bientôt nous quitter ! -Le poivre anti-agression. Nous l'avions surtout pris pour repousser les chiens. La seule fois où Caroline l'a utilisée, le gaz est parti en arrière avec la vitesse du vélo, et à part provoquer un beau fou rire, ça n'a pas servi à grand chose (notez que le chien a été tellement surpris de nous voir éclater de rire qu'il a finalement fait demi-tour. Comme quoi...) Quelques aménagements de nos sacoches sont donc à prévoir. Nous vous tiendrons informés du poids que nous gagnerons, poids qui sera précieux, avec l'arrivée prochaine des premières étapes de montagne... Pensez aussi à aller voir les autres rubriques du site, qui se complètent ! De nouveaux défis réalisés, de nouvelles fiches pédagogiques... bref, plein de nouveautés ! Après avoir quitté le centre de Sisophon, nous remontons sur notre beau tandem. Et Zoup, direction le Noooooooord ! (Mais, dans ce Noooord, là, il n'y fait pas froid, pas froid du tout même !) Nous passons trois jours dans le centre de Samrong, avec Victor, Aksinia, le staff, et les jeunes dont ils s'occupent. En bref,... Et pour ceux qui en veulent plus, voici un petit vidéo sur le centre en lui même. Cliquez ici !
N'hésitez pas non plus à retourner sur l'article précédent, il y a plein de nouvelles vidéos sur la vie du centre de Sisophon ! La grande pancarte Enfants du Mékong attire notre oeil dans la pénombre ! Ca y'est, nous sommes arrivés au centre de Sisophon ! Un grand Barang (c'est comme cela qu'on appelle les blancs ici), s'approche. C'est Martin, le directeur du centre.A l'origine, il devait être volontaire ici pour 3 mois. Finalement, cela fait 15 ans qu'il est ici ! Après une semaine riche en rencontres et en échanges, nous allons essayer de vous présenter au mieux ce centre magnifique. Le centre accueille deux catégories de jeunes : - des internes. Il s'agit d'élèves pauvres habitant dans des villages isolés, loin des collèges et lycées. Ils sont donc logés et nourris dans l'un des 7 foyers du centre et peuvent ainsi ne pas arrêter l'école et étudier dans les meilleures conditions. - des externes. Il s'agit d'élèves pauvres habitant à Sisophon ou dans les environs. Ils restent dans leur famille mais viennent au centre pour bénéficier de cours particuliers gratuits. En effet, au Cambodge, les professeurs sont très mal payés. Une pratique courante, voir même systématique, consiste, pour les professeurs, à faire de très mauvais cours, (voir même à ne pas faire cours du tout), pour obliger les élèves à prendre des cours particuliers. Sans l'aide du centre de Sisophon, seul les riches pourraient aller jusqu'au baccalauréat. Voici une petite présentation en vidéo de la journée type de ce centre : Et pour ceux qui veulent en savoir un peu plus, voici quelques vidéos supplémentaires pour mieux comprendre !
L'aide d'Enfants du Mékong ne s'arrête pas seulement au centre d'apprentissage. Tout autour de Sisophon, de nombreux enfants pauvres sont aussi aidés ! Nous en avons rencontrés trois, parrainés par trois écoles françaises !
Nous souhaitons dire également un grand bravo et un grand merci à toutes les écoles et tous les écoliers français pour leurs nombreuses actions solidaires qui permettent à ce joli centre de continuer à bien fonctionner.
Pour voir les actions des écoles, cliquez ici ! Il y a plus de deux ans, alors que je parlais à Caroline de mon rêve de jeunesse de faire un tour du monde à vélo, elle me répondait : -Pédaler oui, mais dans quel but ? Et si, au lieu de ne voyager que pour nous, nous pédalions "utiles" ? Ce sont ces réflexions qui nous ont amenées à construire le projet Asie-Cyclette avec Enfants du Mékong. Cette réflexion, de nombreux coureurs de fonds l'ont eu également ! La course est à la mode : 10Km, marathons, iron man, raids mulitsports... alors, amis coureurs, le défi du Mékong est fait pour vous ! Le but du défi du Mékong : courir utile, et mettre son énergie au service d'un but humanitaire. Cette semaine, nous étions à Angkor Wat pour couvrir le semi-marathon. Plusieurs dizaines d'expatriés courraient au profit d'Enfants du Mékong, afin de reconstruire une école à Kokmun (Cambodge) Plus de 5000 dollars ont été récoltés, alors bravo à eux ! Plusieurs jeunes et enfants parrainés ont également participé à la course, et tous ont fait des temps très honorables ! Si vous êtes intéressés pour rendre votre prochaine course utile, rendez-vous sur le site www.defi.enfantsdumekong.com Avant de rejoindre le Cambodge, voici un petit bilan de la Thaïlande, en réponse aux nombreuses questions que vous nous avez envoyées. Et puis, parce qu'on ne voudrait pas se prendre trop au sérieux, deux petits bonus en fin de vidéos... Qu'est ce qui peut bien faire ce bruit étrange ? A vous de le deviner ! Réponse dans la prochaine vidéo d' Asie-Cyclette ! Nous sommes partis à deux, mais voilà qu'un petit passager clandestin s'est glissé dans nos bagages... Qui ? La réponse en vidéo ! Et du coup, en regardant à nouveau nos photos, nous nous sommes aperçu qu'il était avec nous depuis le début !
Et vous, avez-vous vu le loup ? Regardez à nouveau ces photos... (cliquez pour agrandir) Nous avons passé 3 jours et demi au Mercy center. Un grand centre ayant plusieurs missions. Entre autres : accueillir des orphelins ou enfants mal traités, et aider les familles du bidonville avoisinant. Nous avons été touchés par le partage avec ses jeunes garçons plein de vie, s'installant discrètement sur nos genoux, nous montrant leurs cahiers, et demandant encore et encore de jouer ou de chanter avec nous ! Voici en vidéo un résumé ! Un grand merci à Martin, pour le morceau de guitare de cette vidéo ! Voici un texte racontant une scène de vie du Mercy Center. Il n'est pas de nous, mais du fondateur de ce centre. "L'ambiance est pesante. Peut-être est-ce le jour, peut-être la météo. Peu importe. C'est probablement autre chose. Cette petite fille a 4 ans, et nous venons juste de l'accueillir à la "maison". En larmes. Même à 4 ans et quelques semaines, elle a compris que sa maman ne viendrait plus la chercher à la sortie de l'école comme elle l'avait promis. Elle jouait ce matin avec ses amis de maternelle, lorsque la voix solennelle du crématorium a jailli des haut-parleurs : "la cérémonie va commencer". Toute seule, Miss Aye a laissé ses amis, et est allé s'assoir en bas des marches de la plateforme du crématorium. Même à 4 ans et quelques semaines, Miss Aye savait cela. Tout le monde le lui avait bien répété. Elle n'avait pas le droit de monter les 12 marches qui la séparait du corps de sa maman. Mais même en le sachant, elle ne pouvait pas digérer ce qui était arrivé à Maman. Alors elle prit un "mai jan" du plateau qui circulait entre les convives. Symbole sacré, cette petite fleur de lotus faite en papier de riz doit être traitée avec grand respect, et certainement pas ballotée par une petite fille. Mais qu'importe, malgré les grondements de désapprobations des grandes personnes, elle courut en haut des marches, saisit le portrait de sa maman, et le serra dans ses bras avec le mai jan. Puis elle pleura, et pleura encore. Chacune de ses larmes voulait dire "ne pars pas maman. Qui va me serrer dans ses bras maintenant ?" Puis, elle arrêta de pleurer. Dans le silence, la "house mum" du centre la rejoignit en haut des marches, accompagnée par une douzaine d'enfants, ses amis d'écoles, et tous ensemble, ils la serrèrent dans leur bras, formant une masse d'enfants de 4 ans et quelques semaines, la consolant comme seuls savent le faire des enfants de 4 ans et quelques semaines... Parfois, l'intensité de l'instant passe avant tout le protocole du monde. Tout en serrant Miss Aye contre elle, la house mum lui demanda si elle voulait dire un dernier au revoir à sa maman. Elle hocha la tête. A 38 ans, sa maman était belle, même dans la mort. Le moine qui présidait dit qu'il n'avait vu cela qu'une seule fois dans sa vie malgré son grand âge. Même si elle est morte d'une si horrible façon, maman devait être une femme de grand mérite pour avoir une fille aussi exceptionnelle. Dans le combi qui ramenait tout le monde au Mercy Center en crachant son épaisse fumée grise, Miss Aye s'assit sur les genoux de sa house mum, une douzaine d'enfants de 4 ans la consolant. "Ne t'inquiète pas, nous irons à l'école avec toi, et on rentrera ensemble. Tu ne seras pas seule." Les enfants de 4 ans et quelques semaines comprennent ce genre de choses. Miss Aye a un demi-frère de 20 ans et quelques, parait-il, qui finit une université quelque part. Après la naissance de son fils, le père est entré dans un monastère, il est moine, reclus quelque part. Il n'est jamais revenu. Maman s'est remariée, et son second mari -pour qui "salaud" est l'épithète le plus gentil que l'on puisse trouver", lui donna deux enfants et quelques "cadeaux. Il lui donna aussi la tuberculose, une dépendance aux drogues fortes, et le sida, avant de mourir d'une overdose. Les ainés du quartier de Klong Toey parlent du "mauvais sang" lorsqu'un enfant tourne mal. Et comme ils disent, le mauvais sang est venu du second mari - le salaud. Leur fille ainée a maintenant 13 ans, et il semble qu'elle ait le mauvais sang. Son petit ami ne va pas à l'école et ne recherche que le plaisir immédiat. Du coup, elle le suit. Elle était sensée s'occuper de sa maman mourante et de Miss Aye, sa petite sœur. Bien sûr, elle ne l'a pas fait. Granny, la maman de maman, regardait cela d'un œil désemparé. C'est une femme bien, mais âgée, et constamment à sec. Elle avait tout de même eu la bonne idée de mettre son alcoolique de mari à la porte -une bouche de moins à nourrir. Mais récemment, Granny faisait une partie de carte. Elle n'avait pas bu, mais avait juste consommé quelques substance "pour se détendre". La police était venu, et avait contrôlé les urines. Celles de Granny étaient rouges, résultat, Granny s'est retrouvé derrière les barreaux. Alors maintenant, qui va s'occuper de Miss Aye ? Elle avait été confiée à son oncle, "le cinglé"... elle n'y était pas en sécurité du tout. Un agent de police avait suivi du début cette rapide descente en enfer. C'est un homme juste et droit, qui essaye de tirer le quartier vers le haut. Il amena Miss Aye chez lui, comme sa propre fille, tout en sachant que cela n'était que temporaire -son salaire de policier ne lui permettait pas de nourrir une bouche supplémentaire. Alors il amena Miss Aye au Mercy center. Ainsi tourne la roue. Peu avant la crémation, le centre emmena discrètement Miss Aye faire des tests sanguins. Par miracle, Miss Aye a la parfaite santé que devraient avoir tous les enfants de 4 ans et quelques semaines. Pas de sida. Pas de tuberculose. Ces derniers jours, Miss Aye a retrouvé des amis, un house mum qui veille sur elle, surtout la nuit. Elle a un parrain, qui lui écrit, et même si Miss Aye ne sait ni lire ni écrire, elle comprend que quelqu'un croit en elle, que quelqu'un l'aime. Toutes les lumières sont éteintes, sauf une, que Miss Aye a demandé de laisser allumée. Cela la rassure. A la lumière froide du néon, elle aperçoit le regard chaleureux de sa house mum. Alors elle ferme les yeux, et s'endort, comme la douzaine de petites filles de 4 ans et quelques semaines qui dorment à côté d'elle." Parrainé par une école dans le cadre du projet Ecoliers Solidaires, Patipan peut aller à l'école de Wat Don Kanak en toute quiétude ! Rencontre... Comment fabrique-t-on du caoutchouc ? Comment est le climat en Thaïlande ? Peut-on réparer facilement son vélo en Asie ? La remontée de l'Asie-cyclette vers Bangkok est l'occasion de répondre à toutes ces questions ! Le quizz est en train de charger depuis Quizity.com, le site pour créer un quiz, veuillez patienter... Tous les soirs, nous évitons les hotels ou guest house, et préférons demander l'hospitalité aux habitants. Pourquoi cela ? Pour la rencontre bien sûr ! Il est en effet difficile de comprendre le mode de vie des habitants d'un pays si vous ne voyez cette vie qu'à travers la vitre de votre hotel climatisé ! Dormir chez l'habitant, c'est poétique, ça fait rêver, ça fait authentique. Oui, mais concrètement, comment faire ? Quand la nuit commence à tomber, qu'il pleut, que vous êtes fatigués et que vous ne parlez pas la langue, tout de suite, c'est moins glamour... Et si nous n'avons jamais été déçus des rencontres faites jusque là, encore faut-il les "provoquer". Voici quelques unes des techniques que nous avons développées pour trouver un endroit ou dormir ! Technique 1 : Attendre la rencontre Efficacité : 30% Il s'agit d'attendre que quelqu'un vienne nous rencontrer pour entamer une conversation. La question "et, où dormez-vous ce soir ?" peut alors déboucher sur une invitation. On peut améliorer la technique en attendant devant une jolie maison (par exemple, en regardant la carte ou en faisant une pause) Avantages : permet de dormir chez des personnes ouvertes à l'étranger, parlant parfois anglais. Inconvénients : on peut attendre longtemps... Technique 2 : Le démarchage Efficacité :60% Cette fois, c'est nous qui allons directement à la rencontre de l'autre, dans un petit restaurant ou en sonnant aux portes des maisons. Avantages : on peut choisir les jolies maisons, celles qui nous semblent assez grandes pour accueillir du monde. Inconvénients : Il faut un peu plus de culot pour oser demander, et à la fois de la retenue pour ne pas forcer la main. Technique 3 : Le temple Efficacité : 100% Les temples boudhistes accueillent volontier les étrangers de passage pour une nuit. Avantages : ça marche à tous les coups, les temples sont propres et disposent de douches et de toilettes. Inconvénients : des voyageurs arrivent parfois toute la nuit pour s'installer dans le temple. Ce n'est pas non plus le meilleur moyen de partager la vie des habitants. Variante : fonctionne aussi avec les postes de police, qui en plus ont le wifi ! (mais n'ont pas le calme et l'authenticité des temples !) Technique 4 : Les "homestay" Efficacité : 100% Beaucoup de malais ou de thaïs proposent des "homestay", c'est à dire des chambres d'hôtes. Avantages : il y a toujours une chambre, souvent assez propre, chez des locaux Inconvénients : même si cela coute moins cher qu'un hotel, les homestay sont payants ! Le lien qui se créé avec notre hôte n'est pas du tout le même si nous sommes clients ou invités ! C'est donc une technique que nous n'utilisons pas ! Technique 5 : Le restaurant Efficacité : 30% Nous rencontrons beaucoup de monde au restaurant. En un repas, nous avons généralement le temps de bien discuter, et demander l'hospitalité est alors beaucoup plus naturel Avantages : nous connaissons déjà mieux nos hôtes avant de leur demander l'hospitalité. Ce sont parfois eux même qui nous invitent spontanément. Inconvénients : si cela ne fonctionne pas, nous avons perdu beaucoup de temps. Cette technique ne peut pas se tenter plusieurs fois de suite (à moins d'avoir un estomac extensible !) Pour le moment, nous alternons ces différentes techniques, en fonction de notre humeur, des opportunités, et du temps dont nous disposons. Si vous aussi vous avez des techniques (presque) infaillibles, n'hésitez pas à les proposer ici ! ... et si un jour, des cyclistes ou randonneurs passent près de chez vous en fin d'après-midi, proposez leur de dormir chez vous, vous n'imaginez pas le plaisir que vous leur ferez !! Ca y'est ! Nous sommes enfin au coeur de notre projet ! Rencontrer les enfants aidés par Enfants du Mékong et comprendre le fonctionnement de cette belle association. Nous passons trois jours à Phuket, accueillis par S. Lakana, fondatrice d'une école pour enfants réfugiés . birmans. L'école est toute neuve, elle a à peine un an. Nous visiterons un peu plus tard l'ancienne école, en plein centre du bidonville, qui sert maintenant... de poulailler ! Les enfants sont intrigués par notre tandem, qui créé vite l'attroupement. Après une brève présentation de notre projet, Lakana nous demande une démonstration. Accompagnés par une marée humaine, nous pédalons le long de l'école sous les yeux des enfants hilares. Nous sommes aux anges ! Puis, nous visitons l'école. Les plus petits font la sieste pendant que les plus grand apprennent le thaï, l'anglais ou le birman. C'est là l’intérêt de ce centre de formation : apprendre aux enfants les langues qui leur serviront à rejoindre, après un ou deux ans, une école publique en Thaïlande ou en Birmanie. Dans l'école, les enfants se lèvent à notre arrivée, et récitent des comptines. Ils apprennent aussi à dire bonjour et au revoir dans différentes langues. Dans chaque classe, rebelote : -Birmese people say "Mengelaba" ! And Thai people say ? "Sawatdee Krap" ! And english people say ? "Good morning !" And chinese people say ? "Nirao ma" ! Les enfants récitent de bon coeur (comprenez "ils hurlent") ce qu'lis ont appris par coeur. -Une très grande part de l'apprentissage en Asie repose sur le par coeur, nous explique S. Lakana. Ici, nous essayons aussi de les faire réfléchir par eux même, mais c'est une mission difficile ! Après l'école, nous suivons en tandem le bus qui ramène les enfants jusqu'à leur quartier. 35 paires d'yeux rieurs nous observent et nous encouragent à chaque fois que nous prenons un peu de retard ! Le terminus se fait à la "dry fish factory". D'abord intimidés, nous sommes rapidement émus par ces enfants déambulant au milieu des carcasses de poissons, nous invitant chez eux pour nous faire partager un peu de leur quotidien. Au milieu de cette misère, ces enfants sont heureux. Heureux d'aller à l'école, heureux d'apprendre le thaï et l'anglais, heureux de pouvoir communiquer dans ce pays que leurs parents ne comprennent souvent pas. Une petite fille nous offre le thé chez elle. Elle vit avec son père, sa mère et sa sœur dans 10 m² environ. Là encore, nous sommes touchés de cette hospitalité spontanée, de ces sourires qui nous entourent. Le lendemain, nous retrouvons, Sandra et Flavie. Sandra est une volontaire bambou d'Enfants du Mékong. Elle supervise différents programmes en Thaïlande, dont celui de S. Lakana. Elle vient pour faire un point sur la situation, rencontrer les familles qui ont besoin d'aide, et vient échanger avec quelques enfants en particulier pour envoyer des nouvelles à leurs parrains. Flavie, elle, est coordinatrice des bambous en Thaïlande et au Laos. Basée à Asnières, au siège d'Enfants du Mékong, elle se rend régulièrement sur le terrain. Nous sommes heureux de la revoir sur place, après l'avoir rencontrée à Asnières il y quelques mois. Ce matin, c'est l'accueil officiel ! Avec Flavie et Sandra, debout face à ces 120 enfants, nous sommes assez intimidés. L'accueil est une succession de comptines, de "discours" et de petites danses. Des enfants viennent ensuite nous passer un collier de fleurs autour du cou, symbole de l'union entre eux et nous. Ils nous offrent des fleurs et un "diplôme de bienvenue" ! Bienvenue à l'Asiecyclette et à Caroline et Xavier, le tout sans aucune faute d'orthographe, nous sommes autant impressionnés qu'émus. Méritons nous vraiment cet accueil ? Nous allons ensuite, après le déjeuner, rencontrer plusieurs familles, dont les enfants sont parrainés via enfants du Mékong. Sandra pose des questions, que S. Lakana traduit en Thaï. Les filleuls sont parfois assez intimidés. Chaque fois, ils nous font comprendre l'importance qu'a pour eux l'éducation, à l'image de cette petite fille qui, fièrement, va décrocher de son cadre son premier diplôme ! C'est le diplôme que reçoivent les enfants dès qu'ils savent réciter l'alphabet en anglais. Il est accroché au centre de la maison, encadré sous un magnifique bouquet de fleurs. S. Lakana connait bien le quartier et ces habitants. Jusqu'à la nuit, nous déambulons dans les soys (ruelles) du quartier. Partout, S. Lakana s'arrête, discute, questionne, redonne l'espoir et la motivation. Quelle force, quelle énergie ! Voici en vidéo un résumé de ces trois jours riches en émotion. Et pour mieux comprendre la situation des réfugiés birmans, retrouvez aussi (très prochainement) dans la rubrique "vidéo" l'interview en intégralité de S. Lankana NB : Enfants du Mékong a besoin de 6 parrainages collectifs pour ce centre ! Alors, n'hésitez pas, foncez ! Cliquez sur parrainer ! |
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