Une Saint Valentin pas comme les autres, des fêtes traditionnelles merveilleuses, des cérémonies Kamus, des joies, des galères... Venez découvrir en images notre remontée du Sud du Laos Il y a aussi plein de nouveautés à aller voir dans le carnet de voyage, les actions des écoles, les défis, la question du jour et les rencontres des filleuls !
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Mais qu'est-ce donc ? Cette fois-ci, ce n'est pas un bruit de chèvre mais bien autre chose ! Mettez votre idée en commentaire si vous le souhaitez et découvrez la réponse en images ! PS : Vous pouvez retrouver tous les "Mais qu'est-ce donc" en cliquant tout simplement dans la rubrique "Mais qu'est-ce donc?" !
L'argent au Cambodge ? C'est un peu compliqué...
Une petite vidéo qui explique en deux minutes la crise de 97, le régime Khmer rouge, la puissance du dollar par rapport au Riel, et les glaces à la vanille... Asie-cyclette l'a faite pour vous ! De la visite d'une grotte en passant par les plantations de poivre et la déforestation... venez découvrir avec nous l'est du Cambodge !
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En Asie du Sud-Est, les règles de politesse sont différentes ! Nous vous avons préparé un petit quiz, basé sur notre expérience chez l'habitant. Rassurez-vous, nous non plus, au début, n'étions surement pas très polis...
Alors, à vous de jouer ! Serez-vous l'invité modèle ou le dernier des malotrus ? Sopheap, 25 ans, étudiant au centre Mérieux (Interview de janvier 2015) "Mes premiers souvenirs remontent à 1993, alors que j'avais 4 ou 5 ans. Le Cambodge venait de sortir de la guerre civile. La guerre avait tout détruit ! Je suis né dans le village de Prey Vèng, deux semaines à peine après le retour de ma famille du camp "Site B", où elle avait été évacuée. J’ai quatre frères et quatre sœurs. Moi, je suis le sixième. Mes frères et sœurs ont tous abandonné l'école. Personne n’a pu aller plus loin que le grade 7 (5ème). Sauf moi. Voici pourquoi, voici mon histoire. J'ai rapidement quitté ma famille. Ma mère avait attrapé la fièvre. Un soir, mon père, complètement ivre, l’a frappée jusqu’au coma. Alors que je le suppliai d'arrêter, il me lança violemment contre un pieu. Je n'ai survécu que grâce à l'intervention de mes oncles et tantes , alertés par le bruit. Dès le lendemain, je partis vivre avec eux. Mes espoirs de pouvoir enfin étudier furent rapidement déçus. Tous les jours, avec un petit paquet de riz, je devais aller dans la forêt pour garder les buffles, alors que les autres enfants, dans leurs beaux uniformes, allaient à l’école. Je mourrai d'envie de faire comme eux. Deux années s'écoulèrent. Un soir, je demandai à ma cousine, dont le mari est professeur, si elle pouvait me montrer des livres d'école. Et tous les soirs, à la lueur d'une bougie, j'apprenais seul à lire et à écrire. Voyant ma persévérance, ma cousine accepta de m'inscrire à l'école. Je rentrai en grade 2 (CE1) à 12 ans. Je faisais deux fois la taille des autres élèves, j'avais honte de mon retard. Travaillant dur, je sautai facilement des classes. En grade 7 (5e), j’ai commencé à apprendre l’anglais deux heures par jour, soient 600 riels (15 centimes). Mais après trois mois, ma famille n'avait plus de quoi payer les cours...Nous n’avions plus de riz, de sel, de sucre pour manger ni d’huile pour allumer les lampes de la maison ! Je me posais la question : pourquoi apprendre? Qu’est-ce que cela apporte à ma famille ? Un homme de mon village me proposa alors de partir avec lui et quelques autres en Thaïlande, ou l'argent était facile, me disait-il. Je décidai d’aller avec eux. J’avais alors 17 ans. Avant mon départ, ma mère me demanda une dernière fois si j'étais sûr de ma décision. Je lui ai répondu que c'était là le seul moyen de sauver la famille. Alors, elle a sorti de sa poche 100 mille riels, (25$) qu'elle me donna. "Maintenant, je n'ai vraiment plus rien", me dit-elle. Et, montant dans le camion qui me séparai d'elle, je fondis en larme. A peine étions nous arrivés en Thaïlande que notre camion fut arrêté par des policiers, qui confisquèrent tout notre argent et tous nos biens. Sans rien d'autre que nos vêtements, nous avons erré de village en village, dormant n'importe où, et volant quelques fruits dans les jardins pour survivre. Après une semaine de vagabondage, nous arrivâmes à une sucrerie où, d’après le chef du groupe, nous devions travailler ! Si nous étions heureux de pouvoir enfin travailler, nous avons vite déchanté ! Nos journées de travail commençaient à 14h et finissaient à 6h du matin ! Nous étions payés une misère, j’étais épuisé, j’avais très faim. Un mois après, j’ai trouvé un nouveau travail. C’était une scierie. Le salaire augmentait, mais le risque aussi. Je maniais une énorme scie mécanique. Les accidents étaient fréquents. Puis, je travaillai dans une usine alimentaire, où le patron nous traitait comme des esclaves ; contraints de travailler jour et nuit, ceux qui pensaient à s’enfuir étaient menacés de mort. Je ne pus m'en sortir que grâce à un couple de Khmers vivant en Thaïlande. Découvrant ma situation, ils acceptèrent de m'aider. Ils m'aidèrent à trouver un nouveau travail, où je pus enfin toucher un salaire décent. Un jour, je demandai un congé pour retourner voir ma famille au Cambodge. Ma mère fondit en larme en me voyant arriver. Tout le monde me croyait mort, je n'avais pas donné de nouvelles depuis plus d'un an ! Je décidai alors de reprendre mes études, et de ne pas retourner en Thaïlande. Mais une fois de plus, l'argent commençait à manquer. Un ami du collège, Sopha, me conseilla de contacter l'association Enfants du Mékong. Je m'inscrivis au concours, que je passai avec succès, et un parrain me fut attribué, grâce à qui je pus continuer mes études. Tout avait changé ! Je vis maintenant au foyer d'étudiants de Phnom Penh, tenu par Enfants du Mékong. Grace au parrainage, je suis en 3ème année d'université. Dans un an, je serai professeur de mathématiques. Une nouvelle vie commencera alors pour moi, où, à mon tour, je pourrai aider ceux qui en ont besoin."
De 7 à 77 ans, Enfants du Mékong a changé et change des vies ! Voici trois témoignages de personnes aidées à des âges différents !
Le soleil rougit, et descend petit à petit. Nous sommes au beau milieu d'un parc national, cela fait une heure que nous roulons et pas une maison à l'horizon. Pourtant, nous sommes bien loin de la jungle décrite par Rudward Keepling dans le livre de la jungle. A perte de vue, de la cendre, des souches, des arbres coupés et des champs de manioc. Xavier me propose : -Peut-être vaut-il mieux nous arrêter maintenant et monter notre campement avant que le soleil ne soit complètement couché ? J'appuie sur les pédales encore plus fort, je n'ai aucune envie de dormir au milieu de nulle part, et surtout pas envie de m'éloigner de la route. En effet, ici au nord du Cambodge, terrain non cultivé égal terrain potentiellement miné. On le sait, on le voit tous les jours, les mines font encore des ravages. Cela me fait peur. Mais quelques minutes plus tard, au loin, des toits apparaissent. Je suis soulagée. Il faut encore trouver la force de demander, mais je sais qu'on ne dormira pas dehors ce soir. Une maison en bois nous attire plus que les autres, on ne sait pas vraiment pourquoi. Peut-être parce qu'un troupeau d'enfants y jouent et y rit ! Peut-être parce qu'elle fait un peu plus que le 15 mètres carrés moyens des habitations de la région. Peut-être aussi parce qu'elle ressemble vraiment à une maison et non à un poulailler ou à une cabane de jardin. Peut-être enfin parce qu'une femme nous lance un "hello", agrémenté d'un beau sourire. Nous nous arrêtons devant elle, et entendons déjà les rires des enfants et les sifflements admirateurs des voisins. Xavier part à la charge ; l'exercice est difficile : malgré la barrière de la langue, il faut arriver en un temps très court à expliquer notre projet et à demander l'hospitalité. Ici, vit une femme et ses 5 enfants... Sa réponse est oui. Elle a répondu sans réfléchir, naturellement. Le oui est sorti tout seul, comme si la question ne se posait même pas : je peux vous aider, alors je le fais. Mais au bout de quelques minutes, nous sentons une gêne s'installer. -Vous savez, pour nous il n'y a pas de problème mais.... mais nous n'avons pas de douche, ni de toilette... La maison n'est pas belle, et elle est toute petite. Elle n'est pas faite pour accueillir des 'barang" (=des occidentaux). Ici, le "barang", le blanc, est considéré autrement. Le blanc, a besoin de confort. Le blanc ne peut pas survivre sans électricité, sans son papier toilette, sa douche chaude et son wifi. Le blanc doit prendre des médicaments spécifiques. Il ne peut pas manger notre nourriture trop épicée, ne peut pas boire notre eau. Le blanc est un être différent qui a besoin de plein de trucs pour survivre. Alors forcément, cela les surprend quand nous disons que nous pouvons faire comme eux ! Nous finissons de les convaincre que nous pouvons vivre comme eux, à coup de "baan" (oui, on peut) et de "at mian panihaa" (il n'y a pas de problème). Petit à petit, l'atmosphère se détend, mais nous sentons encore une petite gène... -Etes vous sure que tout va bien ? C'est le voisin, qui vient à la rescousse : -Ma voisine est très gênée. Elle aimerait vous offrir le repas, mais elle n'a pas assez de nourriture pour tout le monde. Elle aurait un peu de riz, mais rien pour aller avec... Voulez-vous qu'elle aille vous acheter quelque chose au marché ? L'incroyable hospitalité des khmers les pousse parfois à nous accueillir "au dessus de leurs moyens". Ne voulant pas abuser, et encore moins mettre sa famille dans une situation gênante, nous dégainons de nos sacoches nos "Mama", les soupes aux nouilles lyophilisées, que nous avons toujours en stock pour ce genre de situation. En voyant notre enthousiasme, contrastant avec nos paquets de nouilles froissés, écrasés et poussiéreux, notre hôte éclate de rire. La soirée peut commencer ! Nous restons un instant assis à coté de la grand-mère, une de ces femmes sans âge que l'on ne rencontre que dans les pays exotiques. Pendant que je tente un croquis, nous apercevons notre hôte qui nettoie la maison pour nous... Nous sommes touchés, et quelque part un peu gênés, par tant de gentillesse et d'attention à notre égard. Le soleil est couché. Nous montons dans leur maison sur pilotis et allumons l'unique ampoule, branché sur une batterie de voiture. Ce soir, nous ne sortirons pas la caméra. Nous ne voulons pas intimider ou gêner nos hôtes, avec cet œil technologique parfois indiscret. Ce soir, ce sera le soir du yukulélé... Les grands yeux noirs des enfants s'écarquillent, les oreilles se tendent ! Le petit dernier lutte, dans les bras de sa sœur, pour garder les yeux ouverts ! Le Yukulélé passe entre les mains des enfants. Puis c'est au tour de Loup et de nos petites marionnettes de faire leur apparition ! Timidement, les enfants commencent à jouer avec nous ! Loup a le droit a de gros câlins ! La maman, avec son magnifique visage, et son sourire doux, nous regarde l'air attendri. Ces moments pourtant si simple révèlent une véritable magie. Puis, c'est le moment des devoirs. Mais pas pour tous ; en effet, l'ainée, malgré ses 14 ans, ne va plus à l'école. Comme souvent dans les familles Khmères, elle est "sacrifiée" pour soutenir sa famille. En travaillant dans les champs, elle permet à ses sœurs d'étudier, et d'espérer un avenir meilleur. Pendant que ses deux sœurs cadettes lisent, elle regarde d'un air mélancolique les photos d'un imagier anglais-khmers avec son petit frère de deux ans. Ces signes ne veulent rien dire pour elle. Elle nous parait si fragile. Lorsque nous nous glissons sous notre moustiquaire (vers... oh la la, au moins 20h30 !!), nous repensons aux enfants parrainés, à ceux qui étudient, qui se battent pour s'en sortir, et à tous ceux qui n'ont pas encore cette chance. C'est pour eux que nous pédalons. Pour ces moments là, pour ces rencontres, pour ces témoignages. Mais le chemin est encore long... |
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Octobre 2017
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