Derrière ce titre un peu foireux, qui fera sans doute bidonner tous les amateurs de grecs ancien (15 personnes en France), se cache notre arrivée au Delta du Mékong, la destination finale de notre voyage asiatique ! Découvrez la traversée du sud Vietnam en tandem, pour arriver là où le grand fleuve rejoint l'océan. Après 12 000 Km, cela nous laisse un peu rêveurs...
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Une borne. Une borne kilométrique. Une borne, dressée sur le bord de notre route, semble nous attendre, impassible. Une borne comme nous en avons dépassé des centaines, des milliers même. Mais cette borne a une résonance particulière. Elle comporte l’inscription : “Hô Chi Minh City : 96 Km”. Dans moins de 100 bornes, nous atteindrons Hô Chi Minh City. C’est d’Hô Chi Minh, ex-Saigon, que décollera notre avion, le 3 juillet prochain. Alors forcément, cette borne a des allures de France… Elle nous regarde autant que nous la regardons. Avec sa petite tête bornée, elle nous pose des questions. Des questions simples, évidentes, auxquelles nous ne savons pas répondre. Comme ces questions d’enfants, qui mettent les adultes dans l’embarras par leur naïveté. -Et après ? Nous demande la borne. Sans moi, la borne sur votre chemin, votre chemin ne sera-t-il pas borné au train-train quotidien ? Nous avançons. Un kilomètre plus loin, rebelote. La borne suivante porte la même inscription, avec un kilomètre de moins au compteur. -Comment allez-vous témoigner de tout ce que vous avez vécu ? Nous demande-t-elle. “Hô Chi Minh City, 90Km”. -Comment donner autant que vous avez reçu ? “Hô Chi Minh City, 80Km” -Sentez-vous venir le décalage avec la société de consommation européenne ? “Hô Chi Minh City, 70Km” -Quelle sera votre réaction dans 300Km, lorsque vous serez arrivés au bout de la terre, au delta du Mékong ? A 50Km, la borne se penche à mon oreille, et me glisse : -Et ta recherche de boulot, Xavier ? Ca avance ? Dans quel domaine ? Une fois en poste, comment appliquer ce que tu as appris ici ? Alors, on regrette d’avoir démissionné ? Là, elle dépasse les bornes. Ne nous sommes-nous pas déjà assez projeté ? Entre la préparation de la rentrée pour Caroline, en poste à Tours l’année prochaine, l’achat de nos billets d’avion et le paiement de nos impôts, la France nous a rappelé à l’ordre jusqu’au fin fond du Vietnam ! Nous comptons bien profiter pleinement de ces trois dernières semaines, et les vivre au jour le jour. Comment nos jambes pourraient-elles pédaler si nos têtes sont déjà parties ? D’ailleurs,“Partir” ne signifie pas grand chose, pour nous qui “partons” depuis un an. Tous les jours, nous partons, tous les jours, nous quittons des personnes, des lieux. Tous les jours, nous partons à l'aventure. Nous ne rentrons pas, nous repartons pour une nouvelle aventure, que nous voulons aussi palpitante que celle que nous vivons. Pédaler solidaire pendant un an ? Pipeau et compagnie ! Le vrai défi, c’est d’avancer solidaire toute une vie. C’est de trouver l’aventure dans chaque moment du quotidien. Pourquoi rencontrer à l’autre bout du monde si l’on ne peut pas le faire dans son quartier ? Être solidaire en France ? Bien sûr : des milliers de parrains donnent chaque mois, et nous avons pu constater à quel point ils changent la vie des enfants pauvres d’Asie. Ce sont eux les véritables héros, les aventuriers du quotidien. Il nous reste 3 semaines d’Asie, et des dizaines d’années d’ailleurs ! Alors,nous dépassons les bornes sans plus les écouter, profitons de ces dernières semaines asiatiques et continuons sur le chemin de la liberté. Bientôt fini, le voyage ? Non. Il ne fait que commencer ! De Dien Bien Phu à la baie d'Halong en passant par le plus haut col du Vietnam, des Hmongs aux Viets en passant par les Laos, voici le récit de nos 2000Km au nord du Vietnam ! |
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Octobre 2017
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